Quand tout espoir s'éteint, quand rien en soi ou autour ne suscite plus d'étincelles, au contraire...
Quand il ne semble n'y avoir d'autre issue que d'espérer qu'ailleurs, c'est mieux et encore si cet ailleurs existe...
C'est pas des plus réjouissant mais ça fait un superbe texte de Nassim avec des phrases, des images plus belles les unes que les autres pour exprimer des idées plus noires les unes que les autres. Un crescendo musical de révolte qui atteint son paroxysme au quatrième couplet pour une chanson qui associe plus que toute autre la patte des deux half-monmix.
Effet in-extremis : la révolte vaine que rien ne semble pouvoir apaiser.
Les astres célestes lachent
par fragment ma jeunesse qui recule
Le crépuscule dépose un rouge baiser
sur mes lèvres desséchées
Je sens que s’étire et craquèle
l’insouciance de mon enfance
Je reste prostré, contemplatif
tel un bateau ivre évitant les récifs
L’esperance d’un Dieu trop longtemps ignoré
s’éteint et prend fin
Chaque dimanche, les badauds moribonds
extirpent les psaumes d’une vie
Qui a pris la fuite devant cette pandémie
qu’est la solitude
Les femmes fardées pour éclairer
des faciès éteints que l’amour ne peut rallumer
Sombrent dans un chagrin uniforme
à l’image des vêtements qu’elles portent
Le noir est de rigueur afin d’affiner
cette anorexie de vie qui meurt
dans un quotidien terne mêlée de langueurs
Je souhaite disparaître et être happé
par ce drap de velours rouge
Suspendu au-dessus de ma tête
pour être invité à la table de mes ancêtres
Fuir ce présent inexistant
où les ombres minées de solitude
Accrochent à leur coeur
ce bonheur qui prend peur
Où chaque mot déverse une litanie
Pour sauver le reste d’humanité
Seul un effervescent redonne
un peu d’énergie à leur désespoir
Le ciel chargé de larmes pleure
l’image du bonheur envolé
Le crépuscule annonce sa rupture
avec ce funeste monde
Les âmes bienveillantes
observent avec un sentiment de pitié
Cette lourde enclume doucement s’écraser
sur cette terre aride privée de chaleur
où s’endorment des corps gelés
Si près, si loin,
cette philharmonie de douleur a laissé son empreinte
Cette parole divine sur des anges vacillants,
enivrés de tristesse
Une caresse déposée
comme le sifflement d’un fouet
Dévoile au crépuscule
qu’il peut enfin déverser
les limbes eclairantes
Murmure lancinant
pour délivrer ses tourments