Quand on réalise que le monde change, qu'on ne le comprend plus, qu'on ne se comprend plus, alors on se pose des tonnes de questions y compris sur soi-même sans trouver toutes les réponses.
Pourtant la pluie... La pluie, souvent associée à des atmosphères moroses mais qui en même temps diffuse la vie sans que l'on ne comprenne le miracle qui nous l'offre... peut-être juste le signe qu'il faut accepter de ne pas tout comprendre
Une chanson qui oscille entre constats, souvenirs, réquisitoire, confession et petite note d'espoir ..... pourtant la pluie
Une chanson qui mélange nostalgie, mélancolie, résignation, révolte et colère dans une énergie variable
Pourtant la pluie... c'était un challenge qui visait à produire une chanson en partant juste de ces 3 mots sans savoir à quel thème l'accrocher ni comment l'approcher.
Au départ, cela semblait plaider plutôt pour une ballade poétique et intemporelle et finalement, sans doute du fait du contexte actuel, c'est un cri presque une diatribe pamplétaire
Quand la détresse et la misère absolues côtoient l’obscène et l’opulence
Quand disparaissent tous les repères et les statues se noit de peine l’insouciance
Puisque ni messes, ni prières n’ont survécu qu’on a dit « amen » à la science
Alors renaissent les va-t-en-guerre et les tribus, revient la haine puis la violence
Même le vivant, tout est à vendre, pour nos envies d’éternité et d’infini
Il n’est plus temps de nous répandre de nos folies d’avidité sans limite
On a cherché la moindre des ressources, on a tout pris, la planète se tarit
Dès que l’on nait, on fait la course à l’énergie, à d’autres planètes, on réfléchit
Les poches des écoliers n’ont plus de billes. Sous le préau, on devine les clics
Ils cochent pour se nourrir de vides vidéos des arènes d’un cirque
Aussi néfastes qu’inutiles. Ils suivent et déroulent le fil
Le fil du temps, du temps qui file, libres à en oublier de vivre
Où sont les désirs d’un avenir qui illumine nos sommeils et nos rêves
Ces utopies, cette envie de voir chaque jour les soleils qui se lèvent
Mais le sombre pire en devenir qu’on nous dessine kidnappe les songes de nos nuits
Nous atomise, nous pulvérise
Princes charmants et amoureuses que l’on prive du frisson divin du miracle
Dans l’égarement des âmes heureuses dérivent aux confins des nouveaux oracles
Certains ont décidé que pour sauver la vie, une seule solution était possible
S’obliger à ne plus faire d’enfants pour sauver la vie. Je dois être con, ça c’est possible
Les cloches de mes églises ne sonnent plus, En tous cas, je ne les entends plus
Même les coqs de jadis se sont tus, sans doute je me suis perdu
Aurais-je le temps de comprendre qui je suis qui je défends et qui je fuis
Combien de temps avant les cendres et l’oubli, à contre vent et sous la pluie
Dans la mélancolie qu’engendre le bleu-gris des automnes, quand vient le temps des autopsies
Dans les méandres de mon esprit qui tourbillonne, pourquoi le vent, pourtant la pluie
Ces vérités qu’on me parfume sous les couleurs d’un arc-en-fiel
Et qui me perdent sous l’écume dans le silence des décibels
Des coups de marteaux sur l’enclume à chaque piqure de rappel
Je déambule entre honte et amertume, le mouton noir du cheptel
La peur a remplacé la rage, tandis que faiblit ma bougie
Soufflée par les vents de l’orage, mes larmes se conjuguent à la pluie
C’est toute ma mémoire qu’on saccage, je vois venir le tsunami
Agrippé au bastingage, pourquoi le vent, pourtant la pluie
Alors
Alors je vais entre vertige et brouillard, les pieds au bord de l’abime
Comme la craie de mes tableaux noirs, ou mes carnets de moleskine
Je ressens le poids de mon histoire, mes certitudes qui s’effritent
J’ai la foi perdue dans une gare, que les trains de la vie évitent
Que laissera-t-on en héritage à nos enfants à leurs petits
Le temps efface les messages, qui nous avaient servi de guide
Alors je me tourne vers la montagne, témoin du temps et de la vie
Pour que les nuages s’éloignent, pourquoi le vent , pourtant la pluie
Pourquoi tout ça me pèse pourquoi rien ne m’apaise
Impuissante sentinelle réalité parallèle
Tant de questions dans la tête, dont j’attends qu’on me déleste
Mais elles restent et d’autres encore s’en viennent
Quand la pluie tombe sur mon âme vagabonde, elle noie mes ombres moribondes
Je ne sais pas d’où elle vient mais tout ira bien …Tant qu’elle tombe
20 Mai 2024
from "No days off”
Lyrics by Monmix/Music by Monmix