Les coulisses
C'est dans l'actualité du moment que Raymond Valcke a choisi son sujet, le très délicat sujet de la pédophilie.
En l'occurence la cruelle affaire des trois frères du Doubs, exemple d'un éternel recommencement qu'ont subi et que subissent les enfants. Il livre un récit quasi journalistique d'une mécanique qui semble se répéter et sur un sujet dont on n'imagine sans doute pas la profondeur parce que la mécanique en question n'est que pour la partie connue.
Monmix s'est attaché à habiller ce récit en jouant sur l'interprétation et sur l'arrangement
Paroles
A six heures du matin, un homme est arrêté.
Sa femme et ses voisins crient qu'il est innocent.
La police mène l'enquête ; l'immonde verité
Est soudain révélée. Il abuse des enfants.
Son passé est fouillé. Ce cybercriminel
a stocké des images de mineurs dénudés.
Des sites pédophiles consultés à souhait le confirment :
c’est un détraqué sexuel
Les investigations des journalistes curieux
décrivent de jour en jour le rôle du prédateur.
Et les paparazzi font des clichés véreux
qui n'intéresseront que fourbes et voyeurs.
Les affaires de Bruay-en-Artois et d'Outreau,
les Dutroux, Fourniret, Emile Louis, consorts
Potentialisent la peur, et on se remémore
d'autres histoires sordides qui mettent tout le monde K.O.
Des milliers de personnes entament une marche blanche.
Silencieusement, ils expriment ce dimanche
Leur dégoût pour l'auteur, la crainte pour leurs enfants
car nul n'est à l'abri d'actes aussi répugnants
Les politiques s'en mêlent et créent une loi nouvelle.
Les religieux expriment compassion et regrets.
Les linguistes le disent pervers ou criminel.
Les psychiatres nous expliquent que c'est un tourmenté.
Les docteurs lui font prendre des cachets
pour calmer ses ardeurs, ses penchants sans trop le déglinguer.
Et pendant ce temps-là, les enfants, assommés,
espèrent que leur calvaire est enfin terminé.
L'affaire va être jugée. Des mots cinglent :
"Pourriture, Malade, à mort, salaud !" Et dans le proche café,
Des noms d'oiseaux sont dits, pas pour les oreilles chastes,
tous les consommateurs voudraient qu'il soit castré.
Accusé, levez-vous!!
Le temps du judiciaire commence.
Son avocat, dans un effet de manche,
Parle de maladie, sur son passé se penche,
explique ses pulsions, le viol par son père.
Le procureur dénonce l'acte odieux perpétré
sur des enfants violés qui furent ses objets.
Les juges se retirent. La peine est prononcée.
Le monde pénitentiaire le met en isolement,
Et les personnes détenues se chargent de le pointer.
Puis le calme revient. On oublie l'évènement.
Tous les autres pédophiles feront : pas vu, pas pris.
Des monstres dépravés traquent toujours nos petits
Aigles noirs incestueux, d'occasions ou violents.
Ils continuent encore à violer des enfants.
Et pendant ce temps-là, les victimes, les enfants
n'osent pas en parler car on les a soumis.
Ils se sentent si souillés, ils sont si démunis.
Comment et à qui dire leur souffrance, leurs tourments,
Qui peut les écouter, qui comprend leur non-dit ?
Quand on se sent coupable, comment faire son deuil ?
Leur enfance fut volée et leur chair fut meurtrie,
tous leurs projets de vie sont parsemés d'écueils
Car leur corps et leur cœur sont brisés, et trahis.
Et que leur reste-t-il, au-delà de l’oubli
s’ils osent dénoncer avant que ce ne soit prescrit.
Un jour, un prédateur a une remise de peine .
Tous les corps de métiers lui ont donné une chance.
Dans le parc, près des jeux, un enfant se promène.
Le pervers sent monter en lui une jouissance.
L'éditeur sortira un livre de ces exploits,
Les scénaristes déjà en écrivent l'ébauche,
Ils mettront en avant son parcours de débauche.
La fourberie des gens est sans limite..... je crois.
15 Novembre 2023
from "Tomahawk”
Lyrics by Raymond Valcke/Music by Monmix
